Vers 1850, il n’y avait guère, dans ce quartier de Ménilmontant, que des villages verts, incorporés par la suite à la Ville de Paris. C’est là, non loin du Mont-Louis, ancienne propriété de la Compagnie de jésus transformée plus récemment en cimetière du Père-Lachaise, que l’abbé Maurice d’Hulst exerça son ministère comme vicaire à la paroisse Saint-Ambroise (septembre 1866). Il se dévoua notamment à l’internat pour les apprentis dont l’abbé Courtade avait pris l’initiative.
Il fit construire, le long du boulevard de Ménilmontant, une chapelle de secours dédié à Saint Hippolyte. Devenu secrétaire (1872) du Cardinal Guibert, archevêque de Paris, il pensait confier sa chapelle aux chanoines réguliers de Dom Gréa, récemment fondés, et y créer une maîtrise.
Sur ces entrefaites, le Père Philippe Grümblatt, supérieur de la communauté rédemptoriste de Landser, était venu à Saint-Hippolyte prêcher la retraite aux Alsaciens-Lorrains. Le genre apostolique du Père réveilla en Monseigneur d’Hulst le souvenir d’une mission qu’il avait entendu prêcher par les pères rédemptoristes et des relations que sa famille avait eues à Bruxelles avec les mêmes Rédemptoristes. Il offrit donc au Père Achille Desurmont, supérieur provincial de France, la chapelle du boulevard de Ménilmontant, son oeuvre, ainsi que la maison attenante.
Constatant que c’est bien d’âmes abandonnées que l’église Rédemptoristes auraient à s’occuper entre la Roquette et la rue Haxo, le Père Desurmont accepta, et le gouvernement général de Rome approuva.
Le 2 août 1874, les Pères prirent possession de la chapelle. Par suite des lois antireligieuses, ils en furent expulsés Ie 5 novembre 1880 et partirent pour Saint-Mandé. Mais ils réintégrèrent presque aussitôt leur domicile, en janvier 1881. Toutefois, ce n’est qu’en 1888 qu’ils furent autorisés à reprendre la prédication à la chapelle.
Dix ans plus tard, en 1898, s’élevait la magnifique église actuelle, consacrée à Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, dont l’architecte et le maître d’oeuvre était le Frère Gérard, rédemptoriste. Monseigneur d’Hulst avait béni la première pierre. La fondation de la communauté ont lieu le 25 avril 1898 et les Pères prirent possession des lieux le 19 juin, en la fête précisément de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours.
Les ennuis n’étaient pas terminés. Le 10 mai 1904, les Pères furent de nouveau expulsés, et pour longtemps car leur retour ne pu avoir lieu qu’en 1921. Entre-temps le clergé de la paroisse Saint-Ambroise, dont dépendait la chapelle, y assura le ministère.
En 1960 est une grande date car c’est cette année-là que la chapelle est devenue église paroissiale. Le premier curé en fut le Père Raymond Cocoal auquel succéda, de 1965 à 1980, le Père Raymond Echavidre.
Le 25 juin 1966, une faveur insigne était accordée à l’Eglise : elle fut élevée, selon les termes mêmes de la Lettre Pontificale, « à l’honneur et à la dignité de Basilique Mineure » et affiliée à la Basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome.
Le plan de notre Paroisse
L’architecture
De style néo-gothique, façon XIIIe siècle, l’église mesure 60 mètres de long, 22 mètres de large et sa hauteur de 32 mètres lui donne son élégance. Son clocher s’élève à 62 mètres depuis le pavé de la crypte.
Il n’y a qu’une seule nef mais les quatorze chapelles latérales donnent l’impression qu’il y en a trois.
Un large transept traverse cette nef et se termine par deux baies. Le choeur est agrandi par un élément déambulatoire et un avant-choeur.
Un triforium ouvrant sur la nef court le long des murs au-dessus des chapelles latérales et fait ressortir sa dentelle de pierres blanches et les élégantes colonnettes.
Les colonnes en marbre beige sont monolithes. Les piliers et faisceaux de colonnettes sont du plus gracieux effet. Les chapiteaux finement sculptés par Monsieur MERLEY sont des plus variés et les litanies de la Vierge serpentent dans les sculptures.
Les murs sont en roche de Villebois à l’intérieur et en meulière à l’extérieur. Ils ont 0,70 mètres d’épaisseur.
L’actuel chemin de croix est de la société ALCAN.
Les murs de la chapelle de la Vierge sont recouverts d’ex-voto dont certains sont antérieurs à la construction de l’église.
Le grand orgue
A l’initiative du Père LOUVEAU, curé de la Paroisse de 1983 à 1996, un financement initial est réuni et la générosité des paroissiens permet de réaliser un orgue de 31 jeux.
La réalisation de l’orgue actuel de Notre-Dame du Perpétuel Secours est confiée, en 1994, au facteur d’orgues Bernard DARGASSIES, connu à Paris pour la restauration des orgues de la Cathédrale américaine, de la Maison de la Radio et de l’église Saint François-Xavier.